Et si le meilleur moyen pour écrire sa vie et être libre consistait à refuser les injonctions chargées d’illusions et de contre-sens que nous propose le développement personnel pour suivre le chemin, certes plus ardu, mais plus lucide, que nous propose la philosophie ?
« Être l’auteur de sa vie » est un leitmotiv des ouvrages de développement personnel. La maxime de Pindare, « deviens qui tu es », se décline partout : titres d’essais, slogans publicitaires, mantras sur les réseaux sociaux…
Après avoir dénoncé dans Où donc est le bonheur ? l’injonction tyrannique au bonheur de notre société comme meilleur moyen d’être profondément malheureux, Marianne Chaillan se demande si nous ne faisons pas à nouveau face à une imposture qui, loin de tenir sa promesse d’aider à vivre, peut s’avérer redoutablement maltraitante. Et si, avec cet impératif de liberté adossé à un culte illusoire du moi nous nous promettions paradoxalement à la plus grande servitude ?
D’une écriture limpide et ciselée, remplie de références passionnantes (entre philosophie, pop- culture et littérature), ce livre pose la question : que nous appartient-il finalement d’écrire de nos vies ? Que choisissons-nous ? Notre destin est-il déjà scellé ? L’endroit et l’époque où l’on naît, notre famille et son passé, tous ces faisceaux de déterminismes ne dessinent-ils pas, pour nous et par avance, les lignes de notre histoire ? Peut-on alors réellement, et de quelle manière, réussir à emprunter un chemin de libération pour écrire sa vie ?